CONCEPT DE PASSERELLE

passerelle mobilité douce – crissier – 2ème prix

En collaboration avec MP Ingénieurs Conseils SA.

Implanté dans l’Ouest lausannois en mutation, le contexte se caractérise par une zone périurbaine, où la circulation très dense découle de l’important nœud de transports situé au cœur du réseau de voies de communication, qui est l’un des plus importants de Suisse.

En effet, de par sa position géographique, Crissier représente une agglomération en plein développement qui séduit beaucoup d’entreprises et d’investisseurs de par sa situation avantageuse aux portes de Lausanne.

La volonté du Maître d’Ouvrage de créer une passerelle représente un véritable enjeu urbain tourné vers l’avenir : au-delà de sa fonction primaire de franchissement, elle permet de mettre en lien direct « la zone d’activités de Crissier à plusieurs quartiers locaux en développement », en vue de renforcer les connexions entre habitants et quartiers, et encourager la mobilité douce dans un contexte de sécurité et de confort des utilisateurs.

Matérialisée par une harmonie entre métal et béton, dans un esprit durable et adaptable, l’ouvrage est défini par un tablier léger et élancé, tendu sur des appuis verticaux solides, qui intègrent et assimilent les infrastructures des circulations verticales, tout en cherchant à atteindre des qualités architecturales tournées vers le développement durable et une intégration paysagère élevée autant pour les usagers de la passerelle, les automobilistes, que les riverains.

L’implantation de la passerelle s’inscrit dans une trajectoire guidée par la faille créée par la venelle, sise entre les bâtiments UAA et UAB du complexe Oassis, offrant ainsi une vue dégagée sur les montagnes. Dans un esprit d’intégration au paysage urbain existant, la passerelle s’étend au nord en rampe, cherchant au plus loin une connexion naturellement dirigée vers le centre du quartier d’habitations et sa zone commerciale. En jouant sur la déclivité, un escalier et une cage d’ascenseur sont mis en lien direct avec la route de Crissier qu’elle enjambe, et permettra dans un futur d’accéder facilement à la desserte de ligne de bus à haut niveau de service, qui reliera le quartier à Lausanne et au-delà. A son extrémité opposée, la passerelle est desservie par un escalier qui rejoint la zone dédiée à l’implantation de manière directe et dissimulée, afin de limiter au maximum le vis-à-vis des bâtiments de logements adjacents, et par la même occasion d’en diminuer l’impact visuel, ainsi que pour un accès plus rapide depuis le futur arrêt de bus. Pour cela, on profite de l’emplacement dédié à l’appui intermédiaire au sud de la chaussée de la RC179, afin d’y placer l’élément vertical porteur qui accueille un ascenseur.

La forme souple et réfléchie permet de gérer les flux de piétons. Ainsi, caractérisée par deux courbes tendues qui forment les garde-corps latéraux incorporés au tablier métallique, les courbes accueillent et accompagnent les flux d’usagers qui se croisent. Les garde-corps se resserrent au milieu de la passerelle et se dilatent à chaque extrémité, pour guider l’usager dans sa progression. Ceci désengorge naturellement l’accès aux ascenseurs, tout en conservant une trajectoire droite de la rampe aux escaliers, du nord au sud. Les garde-corps sécuritaires et fonctionnels intègrent aussi bien des bacs pouvant recevoir de la végétation, qu’un éclairage encastré uniforme, qui guide le flux des usagers en toute sécurité. Pour agrémenter la circulation tout au long du parcours, un jeu de lumière est créé entre l’éclairage et la végétation qui permettent d’avoir une lecture différente de jour et de nuit.

Avec son caractère léger, plastique et courbe, le tablier de la passerelle a choisi l’acier pour ses qualités mécaniques et ses propriétés de durabilité, flexibilité, ainsi que son aspect intemporel. La structure métallique s’intègre naturellement dans sa forme, allégeant son aspect. Aux extrémités, les deux supports verticaux, qui se veulent d’aspect solides et pérennes de par leur rôle structurels, ont été pensés en béton armé. Par la même occasion, ils intègrent les cages d’ascenseurs et accompagnent les escaliers, de manière simple et élégante. Structurellement, le tablier repose de part et d’autre sur des appuis en béton, les « casquettes », qui se fondent et viennent soutenir la structure métallique.

En vue d’intégrer la passerelle dans une stratégie de prolongement du parcours vert travaillé dans le quartier d’Oassis et ainsi accompagner naturellement les habitants au cœur du parc, l’ouvrage est agrémenté de végétation qui surmonte les garde-corps sinueux et souligne la forme organique de l’ensemble. Ces bandes végétales latérales constituent un filtre visuel, qui limite les vis-à-vis avec les habitations adjacentes et établissent une barrière visuelle sur le trafic de la route cantonale. Par la même occasion, ce geste permet d’inciter les usagers à circuler sur la passerelle sans s’immobiliser, tout en limitant les nuisances sonores, de plus, par sa hauteur, sa densité, ainsi que toutes autres raisons citées ci-dessus, la végétation devient une véritable solution naturelle contre le risque de lancer de projectile.

C’est pourquoi, l’ensemble contemporain formé des tourelles en béton reliées par la passerelle métallique aux formes dynamiques surmontée de végétation constitue un repère urbain fort, qui marque et souligne l’entrée d’un Crissier en plein essor, dans lequel elle s’intègre, afin de répondre au mieux aux besoins des futurs utilisateurs, dans un esprit de pérennité.

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